Comment les réseaux sociaux gagnent-ils de l’argent ?
⚠️ : Cette chronique a été initialement publiée, en version originale, sur le site web de l’ORTB.
Facebook, Twitter, LinkedIn… Les plateformes de réseaux sociaux valent des dizaines de milliards de dollars. Pourtant la plupart de ces entreprises offrent des services gratuits à leurs utilisateurs. C’est donc à juste titre qu’on s’interroge sur l’origine de leur bonne santé financière.
- Comment font-ils pour gagner de grosses sommes d’argent tout en offrant des services gratuits aux utilisateurs ?
C’est une bonne question à se poser car lorsqu’on crée un compte sur Twitter, Facebook ou Instagram, on ne nous demande jamais de l’argent pour avoir accès à ces espaces. A contrario, quand on se lance dans la création d’un site web, il faut payer un nom de domaine et un hébergement annuel.
En réalité, et la majorité des utilisateurs des réseaux sociaux ne le savent pas, la plupart de ces entreprises tirent leur profit de la publicité. Les plateformes de médias sociaux facturent de l’argent aux entreprises pour qu’elles puissent faire de la publicité sur leur site. Le coût exact de cela dépend de nombreux facteurs définis par le réseau social et cela peut rapporter gros.
Facebook a ainsi généré 17,44 milliards de dollars de recettes publicitaires de janvier à mars 2020. YouTube, quant à lui, rapporte annuellement 15 milliards de dollars en termes de revenus publicitaires.
Autre source de recette des réseaux sociaux, c’est la collecte et la vente des données des utilisateurs. En la matière, il faut préciser que les réseaux sociaux ne vendent pas aux entreprises des informations identifiables telles que notre numéro de téléphone, notre adresse e-mail ou d’autres informations privées.
Cependant, ce que beaucoup d’entre eux vendent, ce sont des modèles d’utilisateurs prototypés à partir de l’agrégation de ces données afin de permettre aux entreprises de placer de la publicité ciblée.
Avec l’argent obtenu grâce à la publicité et à la vente des données des utilisateurs, les plateformes de réseaux sociaux peuvent continuer à délivrer des services aux utilisateurs. Comme dit un adage populaire sur la toile, lorsque c’est gratuit, c’est vous le produit.
- Mais alors, est-ce que tous ces réseaux sociaux réussissent à être rentables avec ce modèle ?
En fait, si les réseaux sociaux continuent à offrir des services gratuits, c’est parce qu’ils savent qu’il n’existe aucune garantie de succès s’ils se lancent dans des versions exclusivement payantes.
Cependant, certaines plateformes ont misé sur d’autres modèles. Il existe notamment des modèles mixtes suivant lesquels certains services sont gratuits et d’autres payants. C’est le cas par exemple d’un réseau social comme LinkedIn. Ce dernier offre des options supplémentaires auxquels l’utilisateur ne peut avoir accès s’il ne souscrit pas à un abonnement payant.
A la différence de Facebook et Twitter, LinkedIn est un réseau social professionnel très sérieux et qui offre des ressources pédagogiques par exemple. Donc, ils ont des arguments pertinents pour convaincre leurs utilisateurs de sortir leur carte de paiement.
YouTube aussi propose une version payante de son service de vidéos sur laquelle les publicités sont absentes.
Mais tout ça ne garantit pas de façon systématique la rentabilité aux réseaux sociaux. Par exemple, de 2006 année de sa création à 2017, Twitter n’a dégagé aucun bénéfice. C’est à partir de 2017 que le réseau de microblogging a enregistré les premiers bénéfices de son histoire.
Et pour aller plus loin dans cette réflexion autour de l’argent des réseaux sociaux, il existe des plateformes qui, elles, proposent de rémunérer leurs utilisateurs. Ello, Tsu, Zynn ou encore Polymate, sont des réseaux sociaux peu connus mais qui développent ce modèle là.
